Notes from Coline

Notes from Coline

[Le goût du bonheur] Gabrielle

Marie Laberge
ISBN : 226616760X
Éditeur : POCKET (22/03/2007)

Quatrième de couverture

 

Réunis dans leur résidence estivale de l'île d'Orléans, non loin de Québec, les Miller et leurs six enfants offrent l'image de l'harmonie et de l'aisance. La crise des années trente les a épargnés. 

Chez eux, le goût du bonheur l'emporte sur les conventions et les préjugés d'une société paroissiale et étouffante. 

Comblée par un mari intelligent et sensuel, Gabrielle aspire a encore plus de liberté, prête à la révolte. La tendre et violente Adélaïde, sa fille, est déchirée entre sa tendresse pour le jeune Florent et sa passion pour l'Irlandais Nic McNally.

Partout, alors que la rumeur de la guerre enfle en Europe, s'annoncent des orages du coeur, des menaces, des trahisons, la maladie. 

Mais rien ne semble pouvoir briser le courage et l'énergie vitale des Miller.

 


Mon avis

 

Si je reviens aussi tardivement auprès de vous c’est uniquement et entièrement la faute de ce roman. J’ai dû commencer ce roman il y a 3 mois, peut-être 4. Il fait plus de 800 pages me direz-vous, mais tout de même…

Je suis loin, très loin, d’avoir traîné ce livre comme on traine un boulet. Je l’ai plutôt emmené partout où j’allais. Il a d’ailleurs visité deux pays européens auprès de moi. Je ne l’ai pas subi bien au contraire. Je l’ai savouré.

 

C’est la toute première saga familiale que j’ai décidé d’ouvrir. Nous y découvrons la famille Miller et dans ce premier tome, nous suivons Gabrielle, la mère de famille. Si je devais vous décrire Gabrielle, je crois que je n’aurais pas trop de difficultés. Voyez-vous, Gabrielle est la femme que tout le monde apprécie mais qui ne fait rien d’extravagant pour cela. Elle séduit, malgré elle, les hommes comme les femmes en s’étonnant de le faire. Elle est juste quelqu’un de bien. Gabrielle, c’est à la fois la maman que l’on aimerait avoir, la sœur que l’on a désiré, l’amie a qui l’on voudrait se confier, et certainement la femme que l’on aimerait être.

 

A travers chacun de ses choix, nous réapprenons beaucoup sur l’avancé des droits des femmes.

 

En effet l’histoire se déroule dans les années 1930 à Québec où la crise ne fait pas de cadeau. Le premier accent qui est mis dans ce roman est le choix amoureux de Gabrielle car elle fait un véritable choix. Contrairement aux femmes qui l’entourent, elle ne se marie pas pour faire plaisir à ses parents et assurer son avenir financier, elle le fait par amour. Et si ce couple fait rêver ses congénaires, je crois qu’il pourrait faire rêver plus d’un de nos contemporains. Edward, son mari, est d’une écoute sans faille, d’une admiration totale pour son épouse.

 

Soulevée par son bonheur conjugal, Gabrielle va élever ses  enfants dans un cadre de bienveillance et d’amour qui ne correspondent pas toujours avec les us et coutumes de ses propres sœurs par exemple. C’est à travers ses yeux que nous allons voir grandir chacun de ses petits bouts et plus particulièrement Adélaide qui fera l’objet du second tome.

 

C’est également Gabrielle qui va nous faire découvrir les effets du krach de 1929 : la pauvreté, le travail des enfants, les maladies, le poids de la religion et celui de la sexualité. Elle sera, pour cela, entourée de personnages secondaires qui ont une importance primordiale et qui sont décrits par l’auteure avec un talent fou. Je me délectais de raconter leurs étés chaleureux, leur peur de la guerre, la difficulté de leurs choix, l’amour qu’ils partageaient, à l’oreille attentive de mon amoureux.

 

Je ne suis pas certaine que quelqu’un ait réussi à rendre hommage à ce livre  comme il le mériteraiten une chronique mais je n’ai pas encore croisé de personne l’ayant lu qui n’ait pas été emportée. C’est un bon argument, non ?

Ne passez pas à côté de cette famille. Moi je file, j'ai deux autres tomes qui m'attendent.

 

 

Parce que je suis une lectrice qui ne sait pas lire sans crayon, je vous laisse quelques citations et je vous dis à très vite !


 

« Tu veux devenir une grande dame, Béatrice ? Ta grand-mère, qui en était une, disait : on reconnait les grands à la façon dont ils traitent les petits. Gagner en humiliant, c’est perdre. »

« Il ne dit rien de ce qu’il sait depuis Noël et qu’il va cacher et nier aussi longtemps qu’il vivra si seulement Dieu ou le Diable lui permettent de la revoir, de respirer son sourire , d’attraper des parcelles de sa vie. »

 

« Est-ce possible que cette même torture de l’absence ait habité P. ? A-t-elle, elle aussi hanté les moindres parcelles du souvenir pour supporter les jours vides où la question lancinante du courage de continuer sans l’autre se posait ? »

« T’imagines-tu que je suis la seule à t’avoir aimé et à avoir souffert ? Vraiment, N., tu m’étonnes ! Tu ne sais pas encore que les femmes vont au lit avec leur cœur ? Qu’un cœur n’est pas une paire de bas qu’on laisse sur le tapis du salon ? »



Coline Nelson.

 



10/08/2017
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