Forever young
Auteur : Charlotte Orcival
Éditeur : Auto-édité
Parution : 15 octobre 2015
Pages : 273
C’est une histoire d’avant. D’avant les sms, les emails, les statuts Facebook. D’avant les iPods, les cd. D’avant la chute des tours du 11 septembre et celle du mur de Berlin. De la pop anglaise explosait dans les écouteurs de mon premier walkman tandis que les radios FM diffusaient une perpétuelle soupe musicale qui nous racontait que nous aurions une jeunesse éternelle. Et moi, et moi, du haut de mes 13 ans tout frais, je n’imaginais même pas qu’elle ne pourrait pas l’être. Bien sûr, j’écrivais dans mon journal que ma vie était pourrie mais j’éclatais de rire dans la seconde suivante. Ceci est l’histoire d’une année de survie. L’histoire d’une première histoire avec l’amour.
Il faut que je trouve les mots pour vous parler de mon premier livre numérique, de mon premier auto-édité et de mon premier service-presse.
Un 3 en 1 des premières fois!
J'ai 25 ans et je m'étonne (et me réjouie!) d'avoir encore des premières fois à vivre.
Alors, imaginez celles d'Anna 13 ans (bientôt 14) qui, suite au licenciement de son père, doit quitter Paris pour venir vivre à Vannes en Bretagne. Elle va nous raconter, sous forme de journal intime, son année scolaire en quatrième.Elle qui pensait n'exister pour personne et ne trouvait pas de réelle importance à son existence, va être propulsée en plein adolescence avec ses amis, ses amours et ce qui semblent être des drames lorsque l'on a 14 ans.
La nouvelle venue du collège va rapidement être prise sous l'aile d'Erwann, le tendre fêtard du collège, et Laure qui deviendra sa meilleure amie. Une amitié de filles peut-être pas assez présente dans cette histoire qui aurait pu être appelée "Anna et les garçons" (oui d'accord c'est moins accrocheur!). Pourtant, en quelques apparitions Laure nous rappelle que l'amitié n'est pas toujours source de confidences. L'amitié c'est aussi, parfois, simplement exister en tant que personne, hors d'un contexte, exister en tant qu'individu et non plus en tant que fils/fille de.
A ce trio, viendront s'ajouter des personnages aux caractères très différents mais tous très attachants. Le plus marquant pour Anna étant Julien avec lequel elle va vivre une véritable histoire de chat et de souris. Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. Une histoire d'espoirs, de musiques, d'interrogations, de partages, de découvertes, de déceptions et et de chamboulements. Laissez moi vous rappeler que nous sommes dans les années 80 et que, loin du portable et d'internet, le relationnel, les échanges, les silences et le romantisme sont démultipliés!
Emballez le tout dans quelques mensonges à destination de ses parents (un peu trop absents et naïfs ou les miens étaient-ils trop doués pour me repérer?) et prenez un billet direct à destination des premières expériences!
Quand j'ai reçu le livre de Charlotte Orcival, je n'étais pas certaine d'être emballée par cette histoire d'adolescente. Je m'en sentais bien éloignée. En quelques pages tournées pourtant, l'auteure à ramener tout près de moi la Coline de mes 14 ans, au travers d'Anna. Je ne m'y attendais vraiment pas, mais par l'écriture de cette romancière beaucoup de sentiments que je pensais oubliés ont refait surface. J'ai revu mon "Julien" qui pour le coup se nommait Erwan (quelle bretonne n'a pas connu d'Erwan? haha!), j'ai senti mon coeur accélérer lors des premiers émois d'Anna et surtout, surtout, j'ai de nouveau goûté au bonheur de mes premières libertés dans les rues de Vannes!
J'ai donc été aspirée par cette histoire tendre, drôle et touchante sans même avoir le temps de m'y attendre.
Je suis impatiente de lire le second roman de Charlotte Orcival pour confirmer mes dires mais je crois que le talent de cette auteure est de nous guider dans une histoire simple et efficace avant de nous surprendre totalement dans un dernier événement, une chute brutale et parfaitement menée qui, le temps de quelques lignes, nous retourne totalement puisque nous ne connaissons pas l'identité du personnage concerné.
Quelle intelligence dans l'écriture!
Enfin, l'épilogue aura eu raison de mes larmes. Le regard et les mots d'Anna adulte sur les événements marquants de sa quatorzième année son d'une poétique justesse , touchante.
Si vous souhaitez vous laisser surprendre par l'adolescent que vous étiez, je ne peux que vous recommander l'écriture de Charlotte Orcival qui nous rappelle que nous serons jeunes pour toujours.
Comme je suis une lectrice qui ne sait pas lire sans crayon, je vous laisse avec une citation et je vous dis à très vite!
Coline Nelson.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 7 autres membres